Baptiste Laporte

GRENOBLE FIXED

Dans le cadre de mes projets photographiques, la publication et l’impression du travail devient une nécessité, une obsession. Seule l’impression papier est irréfutable : elle est là sous nos yeux tant que le support ne cessera d’exister.

Ce fanzine retrace une première année à documenter le pignon fixe sur Grenoble. Avant de l’imprimer, je n’ai eu l’impression que de brasser du vent et de ne jamais construire quelque chose de concret. Maintenant, je sais que si le projet s’arrêtait aujourd’hui, il en resterait au moins cet objet. Ce projet est celui d’une vie, il continuera surement encore cinq, dix, voire vingt ans sans jamais être toutefois complet à mes yeux et c’est tant mieux.

Il incarne tout ce qu’est un reportage photographique dans mon idéal : indépendant, au plus proche du sujet et s’inscrivant dans un temps long. Autrement dit, il faut apprendre à connaitre son sujet, passer du temps avec avant de vouloir figer quelconque idée. De plus, l’autoédition, en tant que photographe amateur avec un budget restreint et en impression locale, était en 2022 un défi pour moi, aujourd’hui, je ne me vois pas procéder autrement.

Détails

Paru en octobre 2022
50 exemplaires (épuisé)
A5 vertical broché
Papier demi mat 170g
Imprimé localement par IGS imprimerie à Domène

pleine vitesse

Des fois, je ne peux tout faire en analogique. Je scanne tout de même mes photos en numérique pour pouvoir publier plus librement, pouvoir manipuler des grandes quantités d’image facilement. En 100 % analogique, je ne pourrais pas partager aussi aisément.

Je recherchais alors une alternative au premier fanzine édité pour quand même partager mes photos, en mettant l’interaction humaine au centre de l’expérience. Un mini-zine sous une forme de posters pliés, mais non reliés, m’a paru attrayant, mais pour moi pas de quoi en faire une vraie excuse pour se retrouver une dernière fois avant mon départ de la ville.

Je me suis souvenu du temps où la photographie argentique se résumait à des petites cartes contenant une image en transparence en son centre : la diapositive. Que ce soit en famille ou dans des entreprises, on montrait ses photos lors de séances de projection de diapositives. C’était convivial ou très sérieux, mais toujours, pour pouvoir faire passer son message, il fallait se retrouver dans une même pièce dans laquelle on se coltinait en plus les commentaires du metteur en scène.

C’était ce qu’il me fallait. Un diaporama.

Pour certains, ce diaporama a été l’occasion de partager une soirée autour du pignon fixe, mais depuis ce jour, le diaporama est resté dans mon disque dur. Ce n’était pas l’intention avec laquelle je l’ai réalisé. La seule chose qui m’importe en partageant mes créations est de le faire en se rencontrant, en nous rencontrant, vraiment. Le meilleur compromis que j’ai pu trouver — pour éviter de simplement m’en dessaisir sur une plateforme et rejoindre une masse de contenu indifférencié — est d’en vendre des copies numériques. Mon idéal analogique aurait aimé le diffuser sur une cassette par exemple, mais je dois l’avouer, c’est fort peu adapté pour cela. Néanmoins, ce modèle de diffusion reste semblable au partage pair-à-pair initié par la cassette en 1963.

Mini-zine

Réalisé en mars 2024
50 exemplaires
Posters A3 pliés
Papier demi mat 170 g
Imprimé localement à l’atelier fluo à Grenoble

Diaporama

Réalisé en mars 2024
3 projections au bar A l’Ouest – Grenoble
Photos et commentaires audio sous-titrés en anglais
10 copies sur clé USB